
Extrait de "Messages de l'Au-delà"
La Modestie,
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Il faut bien faire la différence entre modestie et modestie, car l'une est un défaut, l'autre une qualité.
Je commence d'abord par le défaut. Abordons ce qui est le moins agréable, en premier la douche froide, ensuite, l'on apprécie beaucoup mieux l'eau chaude.
La modestie, défaut, vient souvent d'une sorte de paresse mais pas très avancée, car l'être ainsi modeste préfère se cacher derrière sa soi-disant modestie pour ne pas s'affirmer donc ne pas prendre de responsabilités ; ces personnes-là sont légion. Prendre des risques demande du courage, de la volonté, alors que ces êtres modestes sont des mous, ils préfèrent rester dans l'ombre de leur petite tranquillité, c'est ce que j'appelle de faux modestes.
Modeste, certes, mais surtout un peu paresseux, voilà le schéma très simplifié du faux modeste à mon sens.
Par contre, la vraie modestie, noble, celle que j'approuve, c'est la modestie de quelqu'un qui a fait quelque chose de grand, de courageux, et qui ne va surtout pas en tirer profit une fois son acte accompli en toute lucidité ;tout de suite, il rentrera dans l'ombre.
Voilà une modestie agissante, la vraie, la seule que je qualifierai du nom de « qualité ». Cette modestie ou plutôt cet être modeste, dans le plein sens du terme, est un être actif, plein d'allant, un être qui réalise un idéal, mais la réalisation accomplie, pour lui tout est terminé et il rentre dans l'ombre ; fuyant, alors, tous les honneurs qui seraient pour lui bien des complications et l'empêcheraient de faire autre chose : poursuivre un autre but.
Pour lui, un but atteint lui permettra d'entreprendre la réalisation d'une autre oeuvre, voilà la motivation de la vraie modestie.
C'est tout le contraire de l'orgueilleux qui va tirer parti du travail avec délices et, souvent, avec beaucoup trop d'emphase. Il va jouir de ce qu'il vient d'acquérir : soit de la gloire, soit tout simplement de la grande reconnaissance provoquée par ce qu'il vient de réaliser ; et se mettant bien trop en avant, souvent même au détriment de tous ceux qui l'ont aidé à réaliser ce projet, il attire tous les mérites sur lui et peu sur les autres.
Alors que le vrai modeste, lorsque l'oeuvre est terminée, va mettre en avant tous ceux qui lui ont permis la réalisation de son oeuvre, de son projet.
Voilà deux phases de la modestie: une mauvaise, une autre bonne - le mou et le battant.
On peut trouver encore d'autres nuances de la modestie, mais je vous en donne les principales caractéristiques, à vous de chercher d'autres formes plus subtiles, vous en trouverez sûrement mais en gardant comme base les deux principales énoncées ici.
Merci.
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Georges Renaud
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